La théologie d’Augustin était en effet substantiellement biblique : l’Écriture constituait le cœur de tous ses écrits, qu’ils soient spéculatifs, pastoraux, ou polémiques. 11,28-29 (« Venite ad me omnes qui laboratis et onerati estis, et ego uos reficiam, tollite iugum meum super uos »)68. La main droite fait allusion à Job 1,11. C’est le péché fondamental, celui qui relie tous les péchés entre eux. Augustin veut signifier ici que seule la foi dans le Dieu invisible peut avoir pour résultat la vision de Dieu après la Résurrection. "Finding that the books on Christian Les dates des écrits d’Augustin sont celles collectées dans : Allan D. Fitzgerald (ed. 14 Augustin, s. 121.3. The Relationship between Grace and Free Will in the Discussion of Augustine with the so-called Semipelagians, [BETL, 169], (Leuven, 2003), spéc. Ceux qui émettent cette affirmation soutiennent, de manière erronée, que la grâce est accordée en fonction du mérite. Traitant du péché de l’homme, Augustin affirme dans l’Epistula 153 (413/414) que la personne humaine est mauvaise dans la mesure où elle est pécheresse et bonne dans la mesure où elle est un enfant de Dieu40. 19Dans l’œuvre anti-pélagienne, le verset est utilisé afin de démontrer – parfois implicitement52, mais dans la plupart des cas explicitement – que la foi nous est donnée comme un don. Roger Gryson – Bonifatius Fischer – Hermann Josef Frede, Répertoire général des auteurs ecclésiastiques Latins de l’Antiquité et du Haut moyen âge, [VL 1/1], (Freiburg, 52007). 26.5. finished, I thought it better to complete them before passing on to the revision of others. C’est la référence biblique qu’Augustin emploie le plus explicitement et qu’il élabore plus systématiquement afin de démontrer que la foi n’est pas une activité humaine. Le Saint-Esprit vient et jugera selon le péché d’incroyance. Dieu conduit les personnes humaines au choix de la foi et les aide à vivre la vie d’un croyant. 6 Augustin, s. dom. Mais les péchés futurs peuvent être activement évités. La juxtaposition des pôles actifs et passifs de la foi sur la base de Jean 1,12, avec l’accent mis sur le rôle humain, figure en première instance dans les écrits les plus anciens d’Augustin. Quia dat amorem, sarcinam suam imponit mihi leuem amanti et diligenti. John E. Rotelle), [WSA, 3/1], (New York, 1990), 13-163, 56-73. Pour ceux qui croient, l’absence de l’incroyance est la raison pour laquelle leurs péchés ont été pardonnés. Il ajoute dans le même document, de nouveau sur base de Jean 6,44, que le début de notre bonne volonté et la foi doivent être trouvés en Dieu et non pas en nous-mêmes55. Cela ne se produit pas en fonction de ses propres merita, cependant, mais selon la uoluntas de Dieu (1 Tim. 5Augustin utilise Jean 1,12 dans des contextes variés. 27La moindre présence, voire la non-thématisation du sujet de la fides comme grâce dans les sermons d’Augustin, observées dans le contexte de son exégèse de Jean 1,12, n’impliquent pas qu’il n’a pas considéré cela comme important ou que ses sermons ont maintenu une opinion différente de ses traités sur cette question. Accordingly, I Vis nosse quia et hoc praestitum est tibi ? 38 (388-396) ; ep. Ps. Selon Augustin, Il l’a fait pour que la personne humaine ne pense pas que la foi en tant que telle est une capacité du libre arbitre et qu’elle n’a pas besoin de l’aide de Dieu. Dans le reste du sermon, Augustin attire l’attention sur le fait que nous avons reçu la iustitia de Dieu comme gratia et que Dieu œuvre en nous. XCIV - LIVRE SECOND. Augustin, ep. Delectare in Domino, et dabit tibi petitiones cordis tui [Ps. L’exégèse augustinienne de Jean 1,12 après 411/412 et de Jean 6,44 (qui est presque limitée à cette période) confirme les conclusions d’Ogliari, à savoir que les sermons traitent la grâce – et dans ce cas spécifique, la gratia fidei – au même niveau spéculatif que dans le traité anti-pélagien et avec le même accent porté sur ladite gratia. Ecce habetis modo natos : dedit eis potestatem filios Dei fieri [Jean 1,12]. 14Dès les débuts de la controverse pélagienne, il est fait allusion au verset en question dans le contexte de la gratia, bien que le lien entre la fides et la gratia ne soit pas toujours établi. Quia ueni, iugum suum imponit mihi suaue. Pierre-Marie Hombert a montré que, avant même que la controverse pélagienne mît en question la relation entre la grâce divine et le libre arbitre humain, la conception augustinienne d’une grâce totalement gratuite (car l’humanité mérite seulement la punition, alors que tout le bien, en l’homme, est reçu de Dieu) n’était pas absente de ses discours homilétiques. 140.79 et perf. measures of meal till the whole was leavened. Quia ueni, reficit me. Volker Henning Drecoll) (Tübingen, 2007), 393-416, 410-416. 1,13 et 1 Cor. l’antithèse entre ceux qui acceptent le Christ et ceux qui ne l’acceptent pas : Augustin, Io. 4, as follows: Actes du Colloque International de Chantilly, 5-7 septembre, 1996 (éd. Get the latest book reviews delivered bi-weekly. « Être attiré par le Père » signifie recevoir du Père le don de la foi dans le Christ56. Amanti suaue est : Dominus dedit suauitatem [Ps. Augustin poursuit en argumentant dans le De spiritu et littera ad Marcellinum (412) que la foi est un don du Saint-Esprit. 10,6-10, Augustin soutient que le salut consiste à croire dans le Christ ressuscité et dans la iustitia35. Il s’agit toutefois d’une continuité en développement. Le caractère de grâce se manifeste aussi à l’évidence dans l’hypothèse où l’œil intérieur (le cœur) doit être donné à la lumière intérieure pour pouvoir voir (Augustin, s. 360B.10 ; 15) et que le medicus (le Christ) purifie le cœur avec/par la foi (Actes 15,9). XCII - CONFÉRENCE De saint Augustin avec Emérite, ÉVÊQUE DONATISTE A CÉSARÉE. 65 Augustin, Io. Il va sans dire que l’absence de référence explicite à l’initiative divine dans les sermons d’Augustin ne doit pas nous amener à conclure qu’il ne considère pas l’acte humain de la foi comme étant enraciné dans cette grâce. Nous ne devons pas prier pour qu’ils reçoivent la grâce de Dieu en échange de leur bonne volonté. Augustin écrit le texte suivant dans un contexte clairement régi par la conviction que la foi doit être considérée comme un don de Dieu : « Et hoc propter credentes et non credentes se dixisse manifestauit exponens quod dixerat : nisi Pater, qui misit me, traxerit eum [Jean 6,44], id ipsum aliis uerbis repetendo in eo, quod ait : nisi fuerit ei datum a Patre meo [Jean 6,66]. L’arrivée du Saint-Esprit est un don de la grâce, conférée aux fidèles. Cependant, la personne humaine doit accepter de se soumettre à un traitement douloureux et de persévérer dans les efforts qu’il exige d’elle17. ». Il commence en déclarant que l’expression « venir au Seigneur » signifie la foi dans le Seigneur. 1Existe-t-il une différence entre le traitement de la grâce dans les sermons d’Augustin (sermones ad populum, enarrationes et tractatus –c’est-à-dire dans ses initiatives pastorales destinées à exhorter sa communauté à mener une vie active éthique, fidèle et pieuse) et dans ses écrits spéculatifs et systématiques – particulièrement ses écrits anti-pélagiens, dans lesquels Augustin a souligné la nécessité absolue et la nature entièrement inclusive, gratuite et omniprésente de la grâce dans tous les aspects de la vie chrétienne ? Les versets bibliques cités semblent répondre à cette question en soulignant la prééminence de Dieu dans l’acte de foi. Ils ne sont donc plus des esclaves, comme ils l’étaient autrefois sous la loi. He speaks of it in his Retractations, Bk. 33 Augustin, s. 143.2. Quid tumescis ? Adhuc in uia sumus. La grâce est accordée par la volonté de Dieu à toute action humaine individuelle59. 26.2-3. Mais ledit équilibre n’est, à ce stade, pas appliqué à la fides. 70 Rebillard : 23/09/417, Gryson : 23/09/417, Hombert : -, Partoens : 23/09/417. 11,28], hoc ipsum tibi arrogare intendis, quia uenisti ? En ce sens, les Sermones 30 et 131, l’In Iohannis euangelium tractatus 26 et l’Enarratio in Psalmum 87 sont en complet accord avec les traités anti-pélagiens. L’utilisation de ce verset pour établir un équilibre entre les pôles divin et humain de la foi se retrouve principalement dans ses premiers écrits (avant la controverse pélagienne), et surtout dans les Sermones 97A, 166, 360B. 17 Augustin, s. 360B.16. Ipsum audi uocantem : Nemo ad me uenit nisi Pater qui me misit traxerit eum [Jean 6,44] » [CChrSL 41 :388/209-389/229]. Une première hypothèse est que peu ou pas de sermones ad populum n’ont subsisté dans lequel le thème de la foi de la controverse pélagienne est traité. 56 Augustin, praed. La foi, après tout, opère par l’amour, et cet amour nous est donné par Dieu38. Seruite Domino in timore, et exultate ei cum tremore, nequando irascatur Dominus, et pereatis de uia iusta [Ps. Augustin ajoute, en outre, que le contenu précis de cette foi dépend du travail individuel de chaque individu9. L’histoire des doctrines pédagogiques n’a peut-être pas fait k saint Augustin toute la place que méritent sa vie et son œuvre dont l’unité réside cependant dans Y enseignement et même dans Vinstruction au sens fort et ancien du mot. ii., chap. A digital resources portal for the humanities and social sciences. « Itaque non ait : facite ista, quia estis filii, sed : facite ista, ut sitis filii »8. Credendo uenisti, sed nondum peruenisti. Augustin utilise Jean 6,44 dans ce sermon pour décrire la foi comme un don de Dieu d’une part, et comme un acte libre de la personne humaine de l’autre. Nullement, saint Thomas ajoute, en effet, qu'Hugues de Saint-Victor a fourni une autre division des sens de … Ce sermon traite de la péricope Jean 16,7-11 : la promesse du Christ d’envoyer le Saint-Esprit pour porter un jugement sur le monde31. Après cette date il influencera plutôt des mouvements que le catholicisme combattra comme le protestantisme et le jansénisme. Dans la majorité de ses commentaires sur le verset, son explication s’attache à éclairer le thème de la gratia et le rapport entre gratia et fides. tr. Ce trahere est : « non necessitas, sed uoluptas, non obligatio, sed delectatio […] »65. Quomodo uenisti? La main droite contraste avec la gauche, cette dernière représentant la concupiscentia terrestre. 8 Augustin, s. dom. Purchase. in m. 1.78. 67 Rebillard : 412-416, Gryson : septembre/octobre 416, Hombert : septembre-octobre 416, Partoens : à la fin de septembre-début octobre 417. Le Sermo 97A (non daté)22 cite Jean 1,12, mais seulement en partie : « dedit eis potestatem filios Dei fieri », dans un appel adressé aux catéchumènes pour les exhorter au baptême, afin qu’ils viennent à la grâce, et reçoivent la potestas dont il est question dans le verset johannique. Sacraments or Philosophy. La majorité des citations de Prov. of Ecclesiasticus, wrote this book also: on the contrary, I have ascertained that it is altogether more probable that he was not the author of this book. Doctrine were not 54 Augustin, c. ep. A contrario, le refus de la bonté divine est la méchanceté humaine41. Dans la ligne de 1 Cor. supra), à savoir celle entre les Juifs arrogants (la branche coupée – par leur refus d’accepter le Christ, ils sont devenus des étrangers) et les gentes humbles (l’olivier sauvage greffé avec le centurion, par exemple)11. Ce fait de venir à Dieu, par conséquent, n’est pas notre propre œuvre. On admet généralement qu’Augustin ne s’est pas privé d’évoquer des sujets théologiques complexes dans ses sermons ; néanmoins, on doit se demander si cela vaut également pour la question de la grâce3. L’âme aspire à la vérité et, ce faisant, elle est attirée vers la vérité66. Ego dico : parum est uoluntate, etiam uoluptate traheris. Doctrine de saint Augustin sur la liberté et la Providence, par Ernest Bersot,... -- 1843 -- livre Nonne ouis trahitur, cum esurienti herba monstratur ? 50 Augustin, en. Cf. Où était chez Saul – le persécuteur des chrétiens – la bonne volonté qui méritait sa conversion ? Aspects pastoraux et spéculatifs », Revue de l’histoire des religions [En ligne], 1 | 2014, mis en ligne le 01 mars 2017, consulté le 19 avril 2019. 2.114-115, Rebillard: -, Gryson: -, Hombert: -. 6,9] ; ex hoc enim boni, quo filii Dei non natura geniti sed gratia facti tamquam hi, quibus recipientibus eum dedit potestatem filios Dei fieri [Jean 1,12] ». 5.17 (Hombert : 416) ; 13.12 (Hombert : 420-426/427). Ce verset ne se trouve pas dans le s. 143,2, bien que Pierre-Marie Hombert est enclin à argumenter que celui-ci contient l’idée que les gens ne devraient pas se glorifier dans leur propre iustitia ou prétendre qu’ils sont sans péché. Le Sermo 166 (postérieur à 410)20 cite également Jean 1,12, mais sans établir de lien avec le fait de croire. Dans le même ordre d’idées, et aussi sans allusion explicite à la fides, Augustin fait remarquer dans l’Epistula 217 (426-428) que la grâce n’est pas (seulement) le don du libre choix, de la loi, de l’enseignement, comme d’après lui les pélagiens le présentent de manière erronée. 49 Augustin, diu. 153.13. C’est pour cette raison que les croyants doivent prier – selon le commandement du Seigneur – pour ceux qui les persécutent. Quibus dedit ? Regout R., La doctrine de la guerre juste de saint Augustin à nos jours, Pedone, Paris, 1935 (cote à l'École : TH p 412 8°) . Datur ergo potestas, ut filii Dei fiant qui credunt in eum, cum hoc ipsum datur, ut credant in eum. Pierre-Marie Hombert, Nouvelles recherches de chronologie augustinienne, [CEA Série Antiquité 163], (Paris, 2000). Dans De gratia Christi et de peccato originali (418), Augustin observe que la foi, comme c’est évident à partir de Jean 6,44, est la grâce même que, selon lui, Pélage devrait reconnaître. La potestas de la main droite – la foi – est donc non seulement reçue, mais préservée par Dieu27. [CChrSL 41:388/203-205.]. Le verset indique clairement que la foi n’est pas dans notre propre potestas. 41 (415). 26Globalement, nous avons observé concernant Jean 1,12 qu’Augustin utilise déjà dans ses premiers écrits le verset comme un topos appliqué à la grâce. Cette potestas est un don de Dieu, et c’est grâce à elle que l’homme peut désirer ce qu’il désire ; cette uoluntas est préparée par le Seigneur (Prov. 9,20 ; 11,33 – versets qu’il ne cite pas, à ce stade – où il tente d’expliquer (en particulier durant la soi-disant controverse semi-pélagienne) qu’il ne comprend pas pourquoi Dieu en sauve certains et pas d’autres. Une telle bonté, cependant, n’est pas quelque chose que nous possédons par nature, mais elle vient plutôt de Dieu, qui est bon en lui-même. 3.3 (397/399) ; s. Dolbeau 22.18 (s. 341 Aug., Rebillard : -, Gryson : 12/12/403, Hombert : -) ; trin. 9Dans le corpus homilétique d’Augustin, nous trouvons des traitements différents de ce verset. tr. mer., et c’est un point sur lequel il revient sans cesse, comme il ressort clairement, par exemple, de sa combinaison répétée de Matt. Doctrine de Saint Augustin sur la liberté et la providence. La foi dans le Christ apporte la renaissance par la grâce spirituelle. Paris : Joubert, 1843 Est-ce une potestas accordée sur la base d’une foi méritoire et antérieure, ou bien la foi est-elle conçue comme partie intégrante de la potestas ainsi donnée ? Mais dans quelle mesure exacte nous devrions considérer la foi elle-même comme une grâce, comme un don du Saint-Esprit, voilà qui n’est pas encore tout à fait clair. L’Enarratio in Psalmum 87.10 (de 418)60 est encadrée dans le contexte de l’idée selon laquelle seule la grâce de Dieu peut apporter la vie à ceux qui sont spirituellement morts. 1.2.10). Among Augustine's most important works are The City of God, De doctrina Christiana, and Confessions. 3 Christine Mohrmann, « Saint Augustin prédicateur », Études sur le Latin des Chrétiens, 1 (éd. : A Case Study of Augustine’s Doctrine of Grace », Sancti Aurelii Augustini. C’est cette suauitas qui nous attire. 26 Müller : pas avant 405 et pas plus tard que juin 411, Zarb : décembre 412, Rondet : printemps 408 (ou 407)/415, Le Landais : décembre 414-août 415, La Bonnardière : entre l’hiver 406 et la Pâques 407 ?, Poque : février/mars 407. Prix : 35 francs. La question était déjà présente bien avant le début de la controverse pélagienne. tr. La bonté de la personne humaine consiste à choisir avec sa propre volonté d’accepter la bonté de Dieu. On Christian Doctrine Saint AUGUSTINE OF HIPPO (354 - 430) , translated by J. F. SHAW ( - ) De doctrina Christiana, On Christian Doctrine, is a famous treatise by Augustine of Hippo, consisting of four books that describe how to interpret and teach the Scriptures. Aspects pastoraux et spéculatifs », Revue de l’histoire des religions, 1 | 2014, 47-70. 55 Augustin, c. ep. Michele Pellegrino, « General Introduction », Sermons I (1-19). 22In Iohannis euangelium tractatus 26 (414) est situé à l’époque de la controverse pélagienne. XCIII - RÉFUTATION De la doctrine de Gaudentius. An Encyclopedia (Grand Rapids MI/Cambridge, 1999). Additional Physical Format: Print version: Bersot, Ernest, 1816-1880. 17Jean 1,12 paraît être réparti proportionnellement dans la totalité de l’œuvre augustinienne. Pierre-Marie Hombert, Gloria gratiae. Elle est à considérer comme l’amour du bien ; elle est « l’état de la volonté orientée vers le bien qui est Dieu. Augustine through the Ages. 3Pour répondre à cette question, cet article examinera la présence de deux versets bibliques, Jean 1,12 (« Dedit illis potestatem filios Dei fieri, credentibus in eum ») et Jean 6,44 (« Nemo uenit ad me, nisi Pater, qui misit me, traxerit eum ») et le traitement qui leur est réservé dans l’œuvre d’Augustin. Get the Magazine. En fait, ce serait juste que tous devraient être punis, car nous sommes tous pécheurs (à l’exception du Christ). 68 Augustin, s. 30.9. Éric Rebillard, « Sermones », Augustine through the Ages. 13 Rebillard : avant 410, Gryson : circa 404 ?, Hombert : -. 4,7] ? Augustin insiste dans ce paragraphe sur le fait que la personne humaine doit croire d’abord et seulement ensuite voir. Illustre docteur de l'Eglise, saint Augustin est l’un des quatre Pères de l'Eglise latine. Augustin continue son sermon en expliquant que le don (hoc magnum munus) du Saint-Esprit consiste en un désir spirituel pour le Christ – pas avec les yeux de la chair comme l’apôtre Thomas (cf. Pastoral and Systematic-Theological Perspectives, The Relationship between Grace and Free Will in the Discussion. “Ego” inquit “ueni, arbitratu meo ueni, uoluntate mea ueni”. La potestas de vivre une bonne vie, selon Augustin, ne doit pas être attribuée à notre libre choix. Quid est trahi uoluptate ? Sermones CLI-CLVI. Dieu, comme le père de la parabole du fils prodigue (Luc 15,28), s’efforce de convaincre le fils aîné récalcitrant (symbolisant les Juifs) d’entrer, en utilisant les appels et les arguments (et non pas les injonctions)51. Michele Pellegrino, « General Introduction ». L’étude de l’utilisation par Augustin de versets bibliques spécifiques dans l’ensemble de son opus offre en conséquence la possibilité de comparer les différents genres, puisque la Bible représente le facteur constant dans tous ses écrits. Augustin conclut donc que l’homme a reçu la foi de Dieu : outre cette potestas, le croyant reçoit également la persévérance dans cette foi. Additional Physical Format: Online version: Combes, Gustave, b. Une étude attentive de ces deux versets nous permettra de détecter les similarités et les différences entre les écrits antérieurs et postérieurs à 411/412, ainsi que ce qui sépare les différents genres de textes composés par Augustin (spécialement les sermons et les traités anti-pélagiens) à propos d’un aspect spécifique de la doctrine augustinienne de la grâce : le statut de la foi. La gratia fidei est traitée dans les deux genres de la même manière, dans le cadre de son exégèse du verset. 15,10)29. Ps. 134.22 (Müller : -, Zarb : la seconde moitié de 411-412, La Bonnardière : 408-411, Hombert : 403-404). “Ecce” inquis “ueni ad illum arbitrio meo, uoluntate mea. Reviewed in the United States on July 14, 2020. 35 Augustin, s. 143.3. tr. Aspects pastoraux et spéculatifs », Revue de l’histoire des religions [En ligne], 1 | 2014, mis en ligne le 01 mars 2017, consulté le 30 décembre 2020. Pel. 52 Augustin, perf. C’est Jean 16,9 qui lui fournit la réponse : il concerne le péché de l’incroyance en Jésus-Christ. Cette position se trouve au plus tôt dans pecc. De fait, nous ne la rencontrons explicitement qu’à une seule occasion, dans l’Enarratio in Psalmum 120 (405-411)26. 25L’allusion à Jean 6,44 est limitée presque exclusivement au cadre anti-pélagien. ), Sancti Aurelii Augustini. L’accent se trouve particulièrement mis sur la part de l’iniative humaine dans la foi dans trois Sermones ad populum. 20 Rebillard : après 410, Gryson : le dimanche après la Pentecôte, après 410, Hombert : -. 72.30. « Inde et hic si aduertis : nemo uenit ad me, nisi quem Pater attraxerit [Jean 6,44]. His qui credunt in nomine eius [Jean 1,12] ». Augustin explique que le début de la volonté de faire le bien n’est pas à trouver dans la personne humaine. The Relationship between Grace and Free Will in the Discussion of Augustine with the so-called Semipelagians. Quid enim habes, quod non accepisti [1 Cor. spécialistes de Saint Augustin sinteressant à sa doctrine trinitaire se limite souvent à son traité De Trinitate écrit entre 400 et 420 AD pour décider de tout ce quil a dire sur le mystère. 20À l’une ou l’autre occasion, Jean 6,44 apparaît dans le corpus anti-pélagien en dehors du contexte de la fides strictement dit, se référant à la prédestination en général. Stay informed. Ottaviani, Institutio moralis (non trouvé). 8,35). This is a reproduction of a book published before 1923. Le reste du traité est encore plus explicite en la matière. (1) I added also the last book, and finished the whole work in four books [in the year 426]: the first three affording aids to the 65 (390/391). Augustin insiste, en d’autres termes, sur le fait qu’être adopté comme enfant de Dieu est un effet de la grâce. Augustin remarque que tous les péchés sont remis lorsque l’on croit dans le Seigneur. Champion de l’introspection, Augustin médite sur « les palais de la mémoire ». « Numquam aduertistis quemadmodum canes lapides unctos lingunt ? Dans le Contra Iulianum (421-422), Augustin déclare en se fondant sur la péricope que seuls ceux que Dieu voudra sauver seront sauvés. “Ecce” inquis “ueni ad illum arbitrio meo, uoluntate mea. Est-ce donc un mérite humain de croire dans le Seigneur sans avoir vu son corps ressuscité ? Par la foi en Christ, les croyants sont libres, et agissent comme des enfants par amour. 11 y a toujours en eux quelque coin à explorer. Dans le passé, pour ceux qui n’ont jamais vu ce que les fidèles voient maintenant (par exemple, l’œuvre du Christ à la conversion des gentes), la foi était quelque chose de grand et de louable. 6Dans d’autres textes, Augustin se montre plus précis, expliquant Jean 1,12 dans le sens d’une potestas filios Dei fieri accordée comme un don à l’humanité. Nous pourrions même soutenir qu’Augustin accentue la confusion en affirmant : « Non autem esset meritum grande credentium et beatitudo gloriosa, si semper Dominus in resuscitato corpore humanis oculis appareret »34. Le fait que la présence de Jean 6,44 dans l’œuvre d’Augustin, verset qui est cité très souvent pour souligner la gratia fidei, est principalement limitée aux sermons/écrits antérieurs à 411/412 confirme cette thèse. Pel. La Pédagogie de saint Augustin. Sección de Teología y Filosofía, 189], (Barcelona, 1991), 383-385. Ceci s’avère particulièrement le cas dans les sermons anti-pélagiens et les écrits contre Julien et le « semi-pélagianisme ». Goulven Madec) (Paris, 1996), 217-245. 18La grande majorité des références à Jean 6,44 se retrouvent dans les écrits anti-pélagiens et les écrits de l’époque de la controverse pélagienne. URL : http://journals.openedition.org/rhr/8193 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rhr.8193, Université Catholique de LouvainKULeuven – Faculty of Theology, Research Unit History of Church and Theology Sint-Michielsstraat 4 bus 3101, B-3000 Leuven, BelgiumAnthony.Dupont@theo.kuleven.be, Voir la notice dans le catalogue OpenEdition, Plan du site – Contacts – Abonnements et vente au numéro – Crédits du site  – Flux de syndication, Nous adhérons à OpenEdition Journals – Édité avec Lodel – Accès réservé, You will be redirected to OpenEdition Search, La doctrine de la grâce de saint Augustin. 21Les sermons citant Jean 6,44 sont le plus souvent datés de l’époque de la controverse pélagienne. En outre, les mêmes thèmes relatifs au contenu sont parfois traités différemment, en fonction du but rhétorique et de l’objectif pastoral propre au genre du sermon. Crede, et uenis ; ama, et traheris. 36 Augustin, s. 143.4. Augustin fait allusion ici à Jean 6,66. 9 Augustin, c. Sec. Selon Augustin, le meilleur exemple en est l’incroyance des Juifs32. 20,8-9 sont situées aussi dans ce contexte : « Cum enim rex iustus sederit in throno, quis gloriabitur castum se habere cor ? S. Augustin met ses connaissances au service de la doctrine de la vérité, de la théologie au sens propre qui est la connaissance du Dieu un et trine (trinitaire). Dans notre analyse de la première utilisation de ce verset, nous avons été en mesure d’observer qu’Augustin l’utilise pour indiquer que l’homme doit s’assurer de l’orthodoxie de sa foi, afin que Dieu puisse l’adopter et le transformer : c’est cet usage du verset qui est évidemment majoritaire dans les sermones. 57 Augustin, ep. En voici treize notions-clés. Haec omnia fecit in me, sed quia ueni ad eum.” Ergo hoc sapis, quia uenisti tu tibi hoc praestitisti ? Cette potestas n’est pas gagnée. 194.12. Quia ueni, reficit me. Pel. Pierre a ainsi été attiré (adtractio) par l’intermédiaire de ladite révélation (reuelatio). En faisant allusion à la main dans Job 1,11, Augustin argue dans son commentaire sur Ps. knowledge of chronology, solved a great difficulty, when he showed that Plato and Jeremiah were contemporaries,(5) my memory betrayed me. An Encyclopedia. L’accent mis sur la responsabilité humaine disparaît avec le début de la controverse pélagienne, après quoi l’attention se concentre presque exclusivement sur le segment précédent du verset, « dedit illis potestam filios Dei fieri ». Sed uenit uobis gratia. Nous devons plutôt prier, pour que leur mauvaise volonté soit changée en bonne volonté. - [18] (1990) Toutefois, une telle foi est une tâche que l’homme doit accomplir. L’actif (ueni) et le passif (accepisti) sont ici mêlés23. En d’autres termes, comme la foi se rapporte à ce que la personne humaine ne peut pas voir18, Augustin conseille : « Croyez que vous pourriez être capable de voir, si bien que vous puissiez mériter cette capacité de voir ». Si enim ego non abiero, Paracletus non ueniet ad uos : si autem abiero, mittam eum ad uos. (Voir le parallèle en Augustin, ep. Il observe que tous les sujets (même les plus sensibles, comme par exemple le problème de la damnation des bébés morts avant d’avoir été baptisés ou la prédestination entendue comme l’élection d’un nombre fixe de fidèles) étudiés dans les traités anti-pélagiens sont également discutés à cette période dans ses sermons2. Gunter Kleemann . La construction de la basilique Saint-Augustin a commencé en 1881 et s'est achevée en 1900. Ce sont des enfants de Dieu dans la mesure où cette potestas leur a été accordée par Dieu parce qu’ils L’ont accepté et fait, pour ainsi dire, le choix de Le recevoir. Le Contra duas epistulas Pelagianorum (421) est encore plus spécifique dans sa revendication d’une foi qui ne dépend pas d’un mérite humain. « Cum igitur euangelium praedicatur, quidam credunt, quidam non credunt : sed qui credunt Praedicatore forinsecus insonante, intus a Patre audiunt atque discunt ; qui autem non credunt, foris audiunt, intus non audiunt neque discunt : hoc est, illis datur ut credant, illis non datur. (4) And in what I said as to St. Ambrose having, by his Ille quippe trahitur ad Christum, cui datur ut credat in Christum. Ceux-ci sont pardonnés par le baptême. THE DOCTRINE St. Augustine gives utterance in many passages, as the occasion de­ In the second book,(2) I made a mistake as to the authorship of the Helpful. 5. 120.11. La Doctrine De La Guerre Juste De Saint Augustin à Nos Jours. Selon Augustin, la liberté n’est pas à considérer d’emblée comme le pouvoir du choix. In On Christian Doctrine Augustine contrasts love, which is enjoyment on account of God, and lust, which is not on account of God. supra). [PL 38 :786/37-39]. Doctrine politique de Saint Augustin. 5 Augustin, uera rel. Voir aussi : Augustin, c. Faust. 329-330, n. 137. Le fait que pourtant Dieu nous sauve est une expression de sa miséricorde. Nous avons cependant remarqué une exception frappante.