2007. », compte rendu critique de l’ouvrage de Mireille Huchon, SIEFAR, déc. Elles se rapprochent des épîtres liminaires. Des références géographiques sont également mentionnées comme l'Euripe en Grèce dans le sonnet XIII, Caucase et le « Parthe » de l'Empire Parthe (XVI). Karine Berriot, Louise Labé : La belle rebelle et le françois nouveau : essai ; suivi des Œuvres complètes, Paris, Seuil, 1985. Puis, au sonnet suivant, elle commence à se créer des illusions concernant la présence auprès d'elle de l'amant, allant jusqu'à imaginer des paroles et des gestes pour la soulager de son abandon. Le sonnet IV, tel que l'écrivent les éditions plus contemporaines, était écrit IIII dans l'édition d'origine. Le père fit donner à sa fille la meilleure éducation possible : elle apprit le grec, le latin, l'espagnol et l'italien, ainsi que l'équitation et les exercices militaires. Par ailleurs, quand Apollon traite de l’insuccès en amour, il pose Folie comme la cause d’une certaine inégalité sociale : « Car ou Amour voudra faire cette harmonie entre les hautes et les basses personnes, Folie se trouvera pres, qui l’empeschera[43] ». Son père, Pierre Charly, apprenti cordier, avait épousé (vers 1493) en premières noces la veuve d'un cordier prospère, Jacques Humbert dit Labé ou L'Abbé. La belle cordière BIOGRAPHIE Louise Labe was born in the early 1520s to a prosperous rope-maker, a member of the Lyon bourgeoisie. Le sonnet I, rédigé en vers hendécasyllabes, est en langue italienne et les vingt-trois autres, qui sont en décasyllabes, en langue française. Paolo Budini, « Le sonnet italien de Louise Labé ». Le titre de chaque sonnet est basé sur la numérotation romaine, de I jusqu'à XXIV. Avant même d'avoir seize ans, elle aurait rejoint l'armée du jeune dauphin (futur Henri II) à Perpignan et s'y serait illustré sous le nom de capitaine Loys. « Louise Labé est-elle le type même de la femme cultivée, connaissant le latin et l'italien, la musique et l'équitation, et tenant à Lyon un salon fréquenté ? Her wit, charm, accomplishments, and the freedom she enjoyed provoked unverifiable legends, such as those claiming she rode to war, was En permettant à des belles d’aimer des laids, des nobles d’aimer des paysans, Folie serait la source d’une sorte d’injustice. Louise Labé tente de faire sortir les femmes de leur image traditionnelle afin de les représenter comme étant plutôt réalistes, n'ayant aucune peur de faire face aux douleurs de l’amour. Certains spécialistes du XVIe siècle avancent une thèse audacieuse : Louise Labé ne serait qu'une fiction élaborée par un groupe de poètes autour de Maurice Scève (le nom de Louise Labé viendrait du surnom d'une prostituée lyonnaise, « La Belle Louise »). Bien que les thèmes aient été maintes fois exploités, Louise Labé apporte une inflexion nouvelle au modèle pétrarquiste en adaptant le rôle de l’amant poète au féminin. D’ailleurs, c’est également une raison pour laquelle elle va tenter de rejoindre certaines créatrices italiennes qui la précédaient afin de donner à l’écriture poétique au féminin, ses lettres de noblesse françaises[24]. Une allégorie se présente dans les Sonnets avec « Amour ». Le texte exploite et réunit deux thèmes prédominants de la littérature européenne : celui de la folie et celui de la maladie d’amour. »[63] Ainsi, il est à comprendre qu’au vu du danger social que représente l’écriture pour les femmes, Labé cherche la solidarité afin de ne plus être la seule à porter le « faix de l’écriture »[64]. Tout à un coup je ris et je larmoie, Ultimement, elle pose l’acceptation du désir comme le fondement premier de l’amour : « Car le plus grand enchantement, qui soit pour estre aymé, c’est aymer[49]. Dans la dernière partie de l’Épître, Labé défend son œuvre sous le couvert de la modestie attendue d’une femme. comme le nom de celui-ci : Labé. On y perçoit l'admiration que suscite la beauté de l'autre chez l'amante, et à la fois le désir physique et spirituel dans des sonnets comme le XVIIIe (« Baise m'encor, rebaise-moi et baise », v. 1) et le VIIe (« Où es-tu donc, ô âme bien-aimée ? Il se trouve aussi des accumulations comme dans le sonnet XVII (« Je fuis la ville, et temples, et tous lieux » au vers 1 et « Masques, tournois, jeux, me sont ennuyeux » au vers 5) ainsi que des hyperboles comme le dernier vers du sonnet XIX : «  Et les tirant, me fit cent et cent brèches ». Selon Kenneth Vardy, Professeur et spécialiste en littérature, sa position au centre « artistique » du Débat et des Sonnets, soit la légèreté de la prose ainsi que l’intensité des vers dominant, permet de créer une tournure d’un pont entre les deux[17]. Les écrits de Louise Labé, trop voluptueux ou trop satiriques, renforcèrent ces attaques et les appels à leur censure. Les Élégies reprennent plusieurs éléments déjà annoncés dans l’Épître. Poète française En 1543 elle a épousée avec une cordier. » ( Élégie I, vers 23-24). Il s’agit d’une communion entre lecteur et auteur dans la valorisation de la femme par l’encouragement de l’écriture féminine, soit par le désir de parler à celles-ci. La thèse de Mireille Huchon en faveur de l'imposture que constituerait l'attibution des Euvres à Louise Labé a cependant reçu l'approbation de Marc Fumaroli dans Le Monde du 12 mai 2006[13],[14]. Biographie de Louise Labé. Elle définit également la figure de l'amant dans le sens où elle lui attribue des gestes et des paroles qu'elle aimerait recevoir de lui dans le sonnet XIII. Elle écrit des poèmes à une époque où la production poétique est intense. Enfin, un troisième thème utilisé par Louise Labé serait celui de l’écriture féminine. Ce sera en pure perte : le Roman de la rose connaîtra un succès considérable. Louise Labé : biographie, vie et oeuvres. Surnommée « La Belle Cordière », elle fait partie des poètes en activité à Lyon pendant la Renaissance. Comme présentée dans le thème de l’écriture féminine, elle crée toute une nouvelle image de la femme. La première partie souligne l’équivalence des hommes et des femmes depuis que ces dernières ont acquis la possibilité de s’éduquer : « […] les sévères loix des hommes n’empeschent plus les femmes de s’apliquer aus sciences et disciplines […][54] ». Or pour Mercure, Folie permet à l’amour d’être sélectif et de ne se poser que sur une personne en particulier, ce que la sagesse n’aurait pas permis : « Elle lui diroit, qu’il ne faudroit aymer l’un plus que l’autre : et seroit à la fin Amour ou aneanti, ou devisé en tant de pars, qu’il seroit bien foible[44]. Des sonnets comme le V et le VII marquent un sentiment de solitude et d'abandon, d'abord car l'amante se retrouve seule, dans son lit, « toute cassée », et car il lui manque une part d'existence, c'est-à-dire l'âme, qu'elle assigne à l'amant éloigné. Les verbes conjugués au présent de l’infinitif, de leur côté, représentent le présent de l’attente amoureuse, le présent de la narration ainsi que le présent de la vérité générale. De son côté, l’Élégie II, s’adressant à l’Ami « absent », se relie à la tradition ovidienne des Héroïdes[19]. Son père, Pierre Charly, était un cordelier de la ville. Même si les trois parties ont une même fiction poétique, elles ont toutefois une différence au niveau de données temporelles. Louise est tant gracieuse et tant belle, Elle aurait possédé des jardins spacieux près de la place Bellecour où elle aurait pratiqué l'équitation[4], sans toutefois monter son cheval en amazone. Dans les deux cas, elle témoigne d’une intention de justifier les torts et les travers de l’amour individuel en inversant en valeurs positives des comportements jugés néfastes au développement des sociétés humaines, dont elle fait de Folie, plutôt que d’Amour, la responsable. ». L'ouvrage de l'universitaire Mireille Huchon développe cette hypothèse[10]. Louise Labé publia elle-même l'ensemble de ses écrits en 1555 dans un unique volume intitulé « Oeuvres » (Evvres de louize Labé, lionnoise). « Débat de folie et d'amour » semble présenter ainsi un point de vue différent des élégies et des sonnets dont le thème essentiel est la souffrance de la narratrice féminine, souffrance engendrée par un rêve d'amour non partagé. Louise Labé née vers 1524 à Lyon[1], morte le 25 avril 1566 à Parcieux-en-Dombes où elle fut enterrée[1],[2], est une poétesse française surnommée « La Belle Cordière ». Grâce à l’amour de son père fasciné par la beauté et l’intelligence de cette petite fille vive et enjouée, Louise reçoit une éducation exceptionnelle pour une » femme du peuple « . Le désir est accompagné d'une passion qui paraît néfaste, comparée par endroits à un poison, à un feu, et qui a comme sujet une amante blessée, symboliquement criblée de flèches (XIX), brûlée ou noyée (VIII). Sa culture est aussi celle de la Renaissance italienne. Que je ne puis que Louise ne loue, Ceux que l'on peut lire sont parfois le fruit de l'imagination des critiques à partir de ses écrits : Louise Labé chevalier, Louise Labé lesbienne, Louise Labé lyonnaise, Louise Labé prostituée, etc. Louise Labé (1524-1566), une artiste du Yunnan ? Les champs sémantiques les plus récurrents sont celui de l'amour (désirs, passions), de la tristesse (pleurs, larmes, sanglots, soupirs), de la souffrance (mal, calamité, douleurs) et du danger (feu, flèches, mort). Posture auctoriale de l'auteure dans l'œuvre, Débat sur le fait que Louise Labé soit bien l'auteur des, « Louise Labé est-elle le type même de la femme cultivée, connaissant le latin et l'italien, la musique et l'équitation, et tenant à Lyon un salon fréquenté ? Or Daniel Martin estime qu’« en dépit des formules de modestie dictées par les lois du discours préfaciel, il apparaît que la publication du volume des Euvres est ressentie par la poétesse comme un titre de gloire[56] ». Aucun des arguments avancés n'emporte une conviction absolue. L’indifférence, voire le dédain des femmes aimées, se fait connaître par ce qui relève du silence, des non-dits et du regard. Dans la deuxième partie du texte, le « je » employé au début de la lettre devient un « nous » qui annonce la création d’une communauté d’entraide et d’échanges littéraires : « […] le plaisir que l’estude des lettres ha acoutumé donner nous y doit chacune inciter […][55] ». Sa vie, énigmatique à bien des égards, est étroitement associée au milieu lettré de Lyon, où s'épanouit, autour de Maurice Scève, la première floraison poétique de la Renaissance française. Ce thème est bien représenté dans les Élégies I et III, dans lesquelles on encourage les dames à se faire entendre. Louise Labé tente d’élaborer une image plutôt revendicative de la féminité autant au niveau social qu’au niveau de l’amour par son écriture. Louise Labé (ou L'Abbé, l'Abé, Labbé qui sont les formes plus anciennes) est une poétesse lyonnaise (1524-1566) surnommée « La Belle Cordière ». Louise Labé, femme de lettres surtout poétesse, ravissante joueuse de luth qui s'initia au latin, à l'italien et à la musique, était aussi une amazone pour qui l'escrime ou l'équitation n'avaient aucun secret. Mon bien s'en va, et à jamais il dure ; Elle aurait été la femme d'Ennemond Perrin, riche marchand de cordes[3], qui possédait plusieurs maisons à Lyon et aurait trouvé dans la fortune de son mari un moyen de satisfaire sa passion pour les lettres : dans un temps où les livres étaient rares et précieux, elle aurait eu une bibliothèque composée des meilleurs ouvrages grecs, latins, italiens, espagnols et français. Quant à Mercure, il pose la libre compétition plutôt que la solidarité comme cause de tout ce qui est positif dans la société. Le sujet lyrique féminin, soit celui de l’amante, se transforme en poétesse pour chanter sa douleur, et en tire sa gloire auprès des gens d’esprit en gagnant le pays à l’amour poétique, soit celui de Pétrarque, dans l’Élégie II : « Comme plusieurs gens savans par le monde/M'ont fait à tort, ce croy je, estre estimée.» (Élégie II, vers 58-59)[21]. This gorgeous cardigan, with its large cabled borders, bears her name. Louise Labé (ou Labbé) est née à Lyon vers l'année 1524. D’ailleurs, les Élégies se retrouvent au centre de l’œuvre. Pour Apollon, cette harmonie naturelle de l’Amour réside dans les unions amoureuses de personnes de beauté, d’esprit et de rang égaux. (vers 1524 – 1566) Poétesse française. Ensuite, l’imparfait et le conditionnel sont utilisés afin de faire renvoyer le lecteur à une période ancienne pour démontrer la durée ainsi que la persistance de la passion de l’amour. De même, l’invitation que tend Labé à Clémence de Bourges à la surpasser (« et vous inciter et faire venir envie en voyant ce mien euvre rude et mal bati, d’en mettre en lumiere un autre qui soit mieus limé et de meilleure grace »[60]) se prolonge jusque dans les Élégies alors qu’elle incite les dames à écrire et à « raconter » : « […] Dames, qui les lirez,/De mes regrets avec moy soupirez./Possible, un jour je feray le semblable,/Et ayderay votre voix pitoyable/A vos travaus et peines raconter,[61] »[62]. Louise Labé (1524-1566) Poète de la Renaissance, surnommée « la belle cordière », Louïze Charly dite Louise Labé est native de la ville de Lyon. Comme dans le Débat de Folie et d’Amour, où l’égalité entre les hommes et les femmes est présentée jusque dans le titre par le genre des noms de « folie » et d’« amour », mais aussi par leur opposition et leur complémentarité, l’Épître Dédicatoire se place contre l’essentialisation de l’écriture féminine et pour une égalité des sexes[53]. — Épigramme attribuée à Clément Marot, dans Euvres de Louise Labé Lionnoize « Escriz de divers Poètes, à la louenge de Louïze Labé Lionnoize » (1555). Louise ha face au corps tant convenante, Je say que chacun le dit : mais, s’il est vray, j’en doute[46]. Celle-ci reprendra également le pseudonyme de son père et sera surnommée La Belle Cordière en raison du métier de son père, puis de son mari[3]. A sa mort en 1566, elle a fait don de tous ses biens aux pauvres. L’Élégie I et III, qui s’adressent aux Dames, représentent une excuse. ». » Si l’amour ne naît pas que du regard et des charmes physiques, il est indubitablement lié à une certaine dose de folie : « Exprimez tant que voudrez la force d’un œil : faites le tirer mile traits par jour : n’oubliez qu’une ligne qui passe par le milieu, jointe avec le sourcil, est un vray arc : que ce petit humide, que l’on voit luire au milieu, est le trait prest à partir : si est ce que toutes ces flesches n’iront en autres cœurs, que ceus que Folie aura preparez[47]. Contrairement à ce qu'on lit parfois, Mireille Huchon ne conteste pas qu'il y ait bien eu une dame lyonnaise au milieu du XVIe siècle : nous disposons d'archives qui attestent de son existence, sans aucun doute possible. Ses principales oeuvres sont: 24 « Sonnets» dont un en langue italienne. Le charme et le talent de la belle cordelière qui dirigeait ces rencontres provoquèrent alors des jalousies et des scandales dans la société lyonnaise. Elle ne serait qu'une invention de quelques poètes lyonnais, mais ce débat n'a été ouvert que récemment. Louise Labé née vers 1524 à Lyon, morte le 25 avril 1566 à Parcieux-en-Dombes où elle fut enterrée,, est une poétesse française surnommée « La Belle Cordière ».